BP La journée des familles à Aubervilliers (FR)

 par Elodie Plandé de la CT Aurore (France)

Tous les deux mois les résidents de la CT d’Aubervilliers invitent leurs proches à la CT. Ils préparent cette journée par des groupes de parole hebdomadaires sur base de leur génogramme, de sculptures, etc. L’objectif est de mettre des mots sur la problématique de la dépendance et sur les relations familiales afin de restaurer des liens affectifs.

 

Objectifs :

  • Inclure la dynamique familiale au sein de la démarche de rétablissement du résident,  intégrer les proches dans le travail de prévention de la rechute.
  • Implication des proches dans le processus de prévention de la rechute en ayant une meilleure compréhension de “la maladie de la dépendance”.
  • Travailler les liens familiaux pour aider à l’autonomisation.
  • Soutenir un rétablissement qui s’ancre sur les émotions et les difficultés rencontrées dans le lien à l’autre et à soi sans consommer.
  • Réflexion autour de la bonne distance à avoir avec son entourage familial par la suite et étayage sur le groupe de résidents pour pallier des défaillances familiales.

Préparation des “Journées Familles”

Il est proposé aux résidents de participer au “Groupe Famille” hebdomadaire d’1h15 coanimé par la psychologue et un éducateur référent. Les usagers font le point sur les relations avec leurs proches, réfléchissent à la dynamique familiale, abordent ces questions intimes pour construire les relations qu’ils envisagent pour la suite, en étant abstinents.

Dans le “grand groupe” qui réunit toute la communauté, les résidents comme l’équipe on utilise deux outils systémiques : les sculptures familiales et les génogrammes grâce auxquels chacun peut  présenter au reste du groupe sa famille , son fonctionnement et son histoire.

Déroulement de la journée familles

Tous les deux mois sont organisées des journées pendant lesquelles plusieurs résidents de phase 2 (ou 3) invitent un ou plusieurs membres de leur entourage (famille ou amis). Les enfants mineurs ne participant pas aux Journées Famille mais la Communauté propose des Journées Enfants plus conviviales une à deux fois par an (Arbre de Noël par exemple), ou des entretiens individuels pour étayer les relations entre le parent dépendant et son enfant. 

Ces journées sont divisées en plusieurs temps, dans l’idée de faire vivre aux proches une “journée-type” de la Communauté : 

  • cours didactique en grand groupe (“Dépendance et Famille”), 
  • déjeuner et collations en commun, 
  • groupe de parole entre pairs (“groupe des familles” animé par la psychologue, réunissant uniquement les proches invités) 
  • puis entretiens individuels (entre le résident, son proche et ses référents).

Chaque résident peut ainsi participer activement à une ou deux journées. Tous collaborent en tant qu’hôtes à toutes les journées familles organisées au cours de leur séjour.

Ce travail familial est en outre complété par le Groupe Parentalité qui réunit tous les 15 jours les résidents qui le souhaitent, tout au long de leur séjour, pour aborder la question du devenir parent, être parent dépendant ou abstinent, les relations avec les enfants pendant le soin et  l’appréhension des responsabilités parentales à la sortie. 

Risques à gérer

La venue des proches lors des Journées Famille (ou Journées Enfants) peut bousculer les résidents concernés mais aussi ceux qui n’invitent personne : rester vigilants avant/pendant/après ces journées particulières qui peuvent éveiller de fortes angoisses et envies de consommer.

Impact

Avec peu de recul nous pouvons  observer combien les liens avec les proches (lors des appels téléphoniques, week-end ou vacances) se réorganisent, modifiant les distances, les attentes et les places des uns et des autres ;  les rechutes sont moins fréquentes, les angoisses moins massives, l’autonomisation psychique se précise.

 

Ecrivez à contact@ecett.eu si vous voulez entrer en contact avec l’auteure: Elodie Plandé.